
Le début de la grossesse est souvent une période de grande incertitude.
Il est normal que mille questions vous traversent l’esprit : suis-je vraiment enceinte ? Est-ce risqué de consommer du fromage, de faire du sport, de boire du café ou même de danser ? Mais surtout… mon bébé va-t-il bien ?
C’est justement pour répondre à ces préoccupations que les tests de dépistage du premier trimestre existent. Voici ce que vous devez savoir : en quoi ils consistent, à quel moment les effectuer et pourquoi ils sont utiles.
Avant tout, il est important de souligner que ces examens ne présentent aucun danger, ni pour vous ni pour votre bébé, et qu’ils ne sont pas obligatoires. Vous êtes libre de choisir ceux que vous souhaitez faire.
L’échographie de datation
Qu’est-ce que c’est ?
Si c’est votre première grossesse, vous avez probablement entendu parler des échographies, sans forcément savoir comment cela se passe concrètement. Lors de cet examen, vous serez allongée sur le dos pendant qu’un professionnel de santé utilisera une sonde pour visualiser votre bébé sur un écran. Cette sonde utilise des ultrasons pour créer une image.
Selon le pays ou les pratiques de votre médecin, cette échographie peut être transvaginale (la sonde est insérée dans le vagin) ou transabdominale (la sonde est placée sur l’abdomen).
La voie transvaginale permet une meilleure visibilité à ce stade précoce, car elle est plus proche de l’utérus, ce qui facilite la détection de l’embryon. Pas d’inquiétude : un gel lubrifiant est utilisé pour limiter l’inconfort et améliorer la qualité des images.
Pour les échographies transabdominales, il est nécessaire d’avoir la vessie pleine pour une image plus claire. Pensez à localiser les toilettes avant, car l’examen peut durer jusqu’à 20 minutes.
À quel moment ?
Dès la 6e semaine de grossesse.
Pourquoi ?
Cette première échographie est essentielle pour plusieurs raisons :
- Déterminer la date prévue d’accouchement.
- Vérifier s’il y a un ou plusieurs embryons.
- S’assurer que l’embryon est bien implanté dans l’utérus (et non dans les trompes de Fallope, comme dans le cas d’une grossesse extra-utérine).
- Évaluer le bon développement embryonnaire et la formation des organes.
Et ensuite ?
Les résultats sont généralement disponibles immédiatement. Si une anomalie est détectée, d’autres examens pourront être proposés pour en savoir davantage. Cela dit, ne paniquez pas : une échographie montrant une anomalie ne signifie pas forcément qu’il y a un réel problème. D’ailleurs, 80 % des grossesses détectant des anomalies précoces se déroulent parfaitement bien.
Les analyses sanguines
Comment ça se passe ?
Une prise de sang est réalisée, généralement au niveau du bras, puis envoyée en laboratoire. Ce test permet de :
- Déterminer votre groupe sanguin.
- Réaliser une numération sanguine complète.
- Détecter certaines infections ou virus (VIH, hépatite B, syphilis…).
- Vérifier si vous êtes immunisée contre des maladies comme la rubéole ou la varicelle.
- Dépister certaines affections héréditaires comme la drépanocytose ou la thalassémie, selon vos origines.
Le dépistage de la drépanocytose et de la thalassémie est recommandé pour les personnes issues de régions où ces maladies sont plus fréquentes : Afrique, Caraïbes, Méditerranée, Inde, Pakistan, Asie du Sud et du Sud-Est, ou Moyen-Orient.
D’autres analyses peuvent aussi être proposées selon vos antécédents ou votre lieu de résidence.
Quand les faire ?
Idéalement avant ou pendant votre première consultation prénatale. Il est aussi conseillé de refaire certains dépistages (comme VIH, hépatite B ou syphilis) si vous changez de partenaire ou si vous pensez avoir été exposée à un risque.
Pourquoi c’est important ?
Certaines infections peuvent être transmises au bébé. Les dépistages permettent d’agir rapidement pour protéger la santé de la mère et de l’enfant. Si un test revient positif (par exemple pour le VIH), un traitement peut fortement réduire le risque de transmission au bébé : sans traitement, le risque est de 25 %, mais avec un traitement adapté, il chute à moins de 1 %.
En cas de dépistage positif à la drépanocytose, un test pourra aussi être proposé au partenaire. Si les deux parents sont porteurs, le bébé a 25 % de chances d’hériter de la maladie. Un suivi et une prise en charge anticipée peuvent alors être mis en place.
Et ensuite ?
Les résultats vous seront communiqués lors de votre prochain rendez-vous prénatal. Si une infection est détectée, votre professionnel de santé discutera des traitements possibles avec vous.
Le dépistage génétique prénatal
Qu’est-ce que c’est ?
Ce test combine une prise de sang et une échographie. L’analyse sanguine mesure quatre substances spécifiques, qui permettent d’évaluer la santé du fœtus. L’échographie, quant à elle, observe la quantité de liquide présente derrière la nuque du bébé. Un excès de liquide peut indiquer un risque d’anomalie génétique.
Quand le faire ?
Ce dépistage est recommandé entre la 11e et la 14e semaine de grossesse. Il peut aussi être réalisé un peu plus tard, entre la 15e et la 22e semaine.
Pourquoi est-ce utile ?
Ce test permet d’évaluer le risque que le bébé présente certaines anomalies génétiques comme :
- La trisomie 21 (syndrome de Down)
- La trisomie 18
- Des anomalies du tube neural (qui affectent le cerveau et la moelle épinière)
Bien que cela puisse sembler effrayant, ces anomalies restent rares. Par exemple, une anomalie du tube neural survient environ dans 1 cas sur 2 758 naissances.
Et après ?
Les résultats sont disponibles sous quelques jours ou une semaine. En fonction de votre âge et des données recueillies, votre médecin vous donnera un pourcentage indiquant la probabilité d’anomalies. Les résultats peuvent être qualifiés de « positifs » ou « négatifs » selon le niveau de risque.
Si un risque élevé est identifié, des examens complémentaires pourront être proposés, comme :
- Le prélèvement des villosités choriales (analyse de cellules du placenta)
- L’amniocentèse (analyse du liquide amniotique)
Ces examens comportent certains risques, qui vous seront expliqués en détail par votre médecin afin que vous puissiez prendre une décision éclairée.
En résumé
Le premier trimestre est une période déterminante, marquée par l’excitation mais aussi de nombreuses incertitudes. Les examens de dépistage proposés permettent de suivre de près le bon déroulement de votre grossesse et de veiller à la santé de votre bébé. Bien qu’aucun de ces tests ne soit obligatoire, ils offrent des informations précieuses qui peuvent orienter les soins nécessaires dès les premières semaines. C’est à vous de choisir ce qui vous rassure et ce qui vous convient le mieux.